Nous sommes à une époque où le changement, l’adaptation et la rapidité de réaction sont devenus le credo de toute entreprise qui veut rester compétitive.
Au-delà de la connaissance et du « savoir-faire » technique, la formation du manager (son background comme disent les Anglo-saxons) doit lui avoir permis de développer un sens certain de l’analyse.
L’expérience m’a montré que le manager d’aujourd’hui joue beaucoup de sa crédibilité dans sa capacité à mettre en œuvre un changement au sein de son équipe, que cette équipe soit composée d’ouvriers ou de personnes diplômées.
Comment aborder ce changement sans une méthodologie ?
Faut-il que le « leader » passe par la dure épreuve de l’échec pour construire une approche, un mode de leadership qui permettra d’atteindre les attentes de l’entreprise ? Je ne le crois pas.
Au tout début de sa carrière, le jeune manager a toutes les chances de vivre une confrontation brutale avec un personnel non diplômé ou des ouvriers expérimentés pouvant parfois s’enorgueillir de 30 ans d’expérience !
Certains vous diront que ce véritable choc des cultures était souvent vécu, il y a encore 20 ans en Belgique, au service militaire. Au-delà du débat sur l’intérêt de ce service national, on pouvait faire le constat que les jeunes gradés ayant vécu cette expérience avaient appris une chose : diriger des hommes selon le mode de fonctionnement militaire.
Certes, l’approche était et est très discutable et peu exploitable dans un autre contexte mais elle avait le mérite d’avoir été apprise et vécue.
Aujourd’hui, le jeune manager va presque systématiquement vivre cette secousse et comprendre cette réalité au début de sa carrière.
Je m’empresse d’ajouter que l’échec ne doit pas être dévalorisant s’il est source d’apprentissage. La culture américaine exploite d’ailleurs souvent les rebondissements de l’échec. Cependant, l’approche par l’échec n’est certainement pas constructive ou idéale en terme d’épanouissement au travail.
Sur quel tableau jouer face à des hommes qui vous remettent en question? Comment remplir efficacement sa mission, celle pour laquelle « je suis responsable » ? Comment se comporter quand on est de nature timorée, discrète ?
Souvent seul face à plusieurs, le manager ne peut (et ne doit) se positionner comme un contremaître (celui qui sait mieux que les autres, fait mieux que les autres et qui montre aux autres comment réaliser le travail).
Etre plus qu'un contremaître
Sans le savoir, cette remise en place peut l’amener vers la bonne voie (du moins celle pour laquelle j’ai de l’estime aujourd’hui) : ce n’est pas sa technique qui doit être son fond de commerce mais bien sa capacité à s’adapter, à analyser les problèmes et surtout à les traiter de manière nouvelle tout en introduisant du « coaching ».
Le manager n’est pas un « motiveur » mais un coach !
Obtenir le meilleur de ses collaborateurs est un challenge quotidien. Susciter des changements de comportement de ses collaborateurs qui introduiront du progrès pour l’entreprise : telle est avant tout la contribution du manager moderne.
Lectures recommandées: "Au lieu de motiver, mettez-vous donc à coacher" – Eric Albert et Jean-Luc Emery (Editions d’Organisation ISBN : 2-7081-2345-9)