1984, c’est maintenant ?
Que connaît-on sur vous, que peut-on aujourd’hui découvrir à votre insu via l’Internet ? Pas grand-chose ?
Eh bien cela risque de changer avec l’arrivée de sites tels http://www.spock.com/ . En effet, ce dernier, américain et pionnier en son genre, se fait fort de diffuser, grâce à son moteur de recherche, des informations qu’il a pu regrouper sur les internautes du monde entier. Les personnalités célèbres, ‘people’ et politiques de tout bord, ne sont pas en reste bien sûr !
Spock glisse sur la vague croissante des recherches d’informations personnelles. Et les Internautes en sont friands, en témoignent près de 30% des requêtes de Google. Les grandes oreilles (pour ceux qui n’avaient pas fait l’association d’image, j’ajouterai ‘de Star Trek’) se sont tendues pour apporter des réponses à un vaste marché demandeur.
Alors que de nombreuses enseignes de l’Internet sont invitées à donner des garanties du respect de la protection de la vie privée des informations rassemblées sur leurs membres, voilà qui ne manquera pas de semer le trouble et qui doit déranger.
On peut en effet se poser des questions sur l’authenticité de certaines informations récoltées et sur la volonté ou l’acceptation de la personne concernée de laisser connaître certaines informations en dehors de certains cercles privés. Car Spock se fait fort, à un stade Beta, de déjà multiplier un nombre d’étiquettes (flag, tag) dont on doit mesurer les dangers : les croyances religieuses, la couleur des yeux, les pratiques sexuelles, l’ethnie et j’en passe et des meilleures.
Spock s’est engouffré dans un potentiel eldorado numérique mais le résultat s’apparente trop au redoutable Big Brother d’Orson Wells. Sauf preuve du contraire, les sources sont incontrôlables et peuvent induire des dérives en total mépris du droit fondamental à la vie privée.
Il semble important de surveiller l’évolution du produit et de mesurer la puissance et le danger du concept. Pourra-t-on compter sur une réaction de la communauté Internet ou des autorités internationales pour cadrer la marge de manœuvre de ce paparazzi de l’information numérique ?